L’expression des émotions

EMOJI

Je viens de relire la nouvelle édition de « L’affirmation de soi par le jeu de rôle » de Chaperon, Carriou-Rognant et Duchesne. Une partie est consacrée à l’expression des émotions, je vous en propose un passage :

L’ambivalence dans l’expression émotionnelle, facteur de stress

« Nos sociétés occidentales valorisent et condamnent à la fois l’expression émotionnelle. En effet, la non-maitrise des émotions est perçue socialement comme un signe de faiblesse et paradoxalement il est recommandé d’exprimer ses émotions : « il faut dire ce que l’on pense ». Déjà, il y a ambivalence culturelle dans la mesure où coexiste l’idée que les émotions devraient être exprimées ouvertement, mais qu’en même temps, l’expression de ses émotions implique un état de vulnérabilité.

Certaines recherches tendent à démontrer qu’exprimer ses émotions est un acte de santé (Pennebacker, 1997). Pourtant d’autres travaux conduisent à penser que la non-expression des émotions ne serait pas pathogène en soi, ça serait l’association de la non-expression émotionnelle avec le désir profond d’exprimer ses émotions qui serait pathogène (King & Emmons, 1990).

L’ambivalence dans l’expression émotionnelle est liée à l’inhibition ; c’est un facteur de « mal-être » psychologique, d’autant plus que cette ambivalence dans l’expression émotionnelle génère fatalement de la rumination, de la « persévérance émotionnelle » (Katz & Campbell, 1994). Elle serait un facteur non négligeable de troubles physiques, dans la mesure où elle augmenterait l’activité du système nerveux autonome. L’ambivalence dans l’expression émotionnelle serait aussi facteur de souffrance psychologique dans des situations chargées émotionnellement dans la mesure où elles génèreraient une incapacité à restructurer distorsions cognitives et pensées stressantes.

En effet, des conflits cognitifs et comportementaux sont en lien étroit avec :

  • Le désir d’exprimer confronté à la répression active de l’expression des émotions. 
  • L’expression des émotions puis le regret de les avoir exprimées. 

Il est donc avéré que l’expression des émotions est utile à la santé et favorable aux relations durables, mais dans un contexte approprié, et avec l’interlocuteur adéquat (Hahusseau, 2013). Des études de psychologie sociale (Rimé) montrent que contrairement aux stéréotypes en vigueur, les hommes adultes communiquent autant leurs émotions que les femmes, mais à un auditoire beaucoup plus restreint (les personnes auxquels ils se montrent nus). La fréquence de partage des émotions augmente avec l’âge chez les adultes. »

it tiré de « L’affirmation de soi par le jeu de rôle » de A.F. Chaperon, A.M. Carriou-Rognant et N. Duchesne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *